Les biodéchets, lorsqu’ils sont triés à la source, alimentent une économie circulaire des résidus organiques profitable à tous les niveaux. La loi anti-gaspillage du 10 février 2020, appliquée à partir du 1er janvier 2024, va étendre l’obligation de tri sélectif à tous les producteurs de biodéchets : professionnels, collectivités, particuliers. Le traitement adapté et la collecte des biodéchets vont permettre de réduire leur impact environnemental et de consolider les filières de valorisation des matières organiques via le compostage (production de terreau ou d’engrais) et la méthanisation (production de digestat ou de biogaz).

Le Code de l’environnement définit les biodéchets comme des déchets non dangereux biodégradables. Ils sont constitués d’une part de déchets verts (issus de l’entretien des jardins et des parcs) et de déchets ligneux (issus de l’élagage et de l’abattage d’arbres, la taille de haies…) et d’autre part de déchets alimentaires produits en grande partie par les particuliers, mais aussi les professionnels de la restauration hors foyer, l’industrie agroalimentaire, les marchés et la distribution alimentaire. Cette catégorie de biodéchet, aussi appelé déchet de cuisine et de table, regroupe :

• Les restes de repas et de préparation ;

• Les produits périmés ;

• Les produits non consommés.

La mise en décharge des biodéchets pour destruction n’est pas neutre. Leur stockage et leur destruction de manière non adaptée sont sources d’émission de gaz à effet de serre et de pollution des sols et de l’eau. L’entassement de matières organiques provoque un phénomène de fermentation et des émissions de méthane, un gaz à l’empreinte environnementale 25 fois supérieure à celle du CO2 . Leur incinération rejette du CO2, et leur enfouissement génère des liquides résiduels particulièrement toxiques pour la faune et la flore.      

La mise en place d’une collecte des biodéchets systématique et la généralisation du tri à la source, qui ne concernait jusqu’alors que les professionnels produisant plus de 10 tonnes de biodéchets par an et plus de 60 litres d’huiles usagées, vont entraîner la constitution d’un gisement important de matières organiques. Un traitement spécifique des biodéchets va permettre d’en extraire une énergie renouvelable et de produire un compost de qualité. 

La valorisation des matières organiques, déchets verts, déchets alimentaires, huiles usagées , repose sur l’organisation d’un système de stockage et de collecte des biodéchets adapté et régulier. Cette collecte des biodéchets est complémentaire aux opérations de compostage de proximité.

Les points de collecte des biodéchets récupèrent la matière organique stockée dans des contenants adaptés, une poubelle à biodéchet ou bio-seau. Puis le ramassage de ces biodéchets est effectué de manière régulière par des camions transportant uniquement cette catégorie de déchet. Cette collecte permet d’approvisionner les filières de transformation en compost ou en énergie (biogaz et régénération des huiles usagées). 

La deuxième solution repose sur le compostage de proximité pour les particuliers et les professionnels. Les particuliers ont plusieurs solutions pour faire du compostage selon qu’ils habitent en zone urbaine, rurale, en appartement ou en maison individuelle.

Le compost peut se faire :

• En appartement, avec un lombricomposteur ; 

• En maison individuelle, avec un composteur domestique de jardin ;

• En habitation collective, avec un composteur partagé, installé au bas des immeubles.  

La valorisation des biodéchets par les particuliers permet de produire du terreau et de l’engrais pour le jardinage. Pour les professionnels, la collecte des biodéchets participe à la production d’amendement agricole via le compostage. Ces biodéchets peuvent aussi être valorisés dans des filières de méthanisation pour la production de biogaz (énergie renouvelable) et de digestat (résidu de méthanisation pour enrichir les terres agricoles).