Le compostage obligatoire, instaure une ère nouvelle de responsabilité environnementale et de valorisation des matières organiques en France dès le 1er janvier 2024. Découvrez tout ce qu’il faut savoir dans cet article.

Le compostage obligatoire marquera un tournant significatif dans la gestion des déchets en France. Cette avancée, prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2024 [1], s'inscrit dans une démarche d'économie circulaire, exigeant des particuliers et des collectivités une séparation rigoureuse de leurs biodéchets. L'objectif est de mieux trier ses déchets, en isolant les résidus organiques tels que les déchets de cuisine et de jardin, pour une valorisation optimale.

La mise en place de cette obligation découle d'une loi ambitieuse visant à transformer la collecte et le traitement des matières organiques sur le territoire national. Chaque acteur, des propriétaires d'appartements neufs aux gestionnaires de bacs de compost, se verra impliqué dans ce changement. Les composteurs, qu'ils soient destinés à un usage individuel dans les jardins ou à une utilisation collective mise en place par les collectivités, deviendront des outils courants.

Le processus de compostage, bien que simple en apparence, requiert une attention particulière et se déroule en plusieurs étapes :

• Collecte des matières compostables : la première étape consiste à recueillir séparément les déchets organiques. Cela inclut les déchets de cuisine, tels que les épluchures de fruits, les légumes, le marc de café et les déchets verts du jardin.

• Mise en place du composteur : choisissez un endroit approprié dans votre jardin ou un espace dédié dans les appartements neufs. Le bac à compost doit être accessible et placé sur le sol naturel pour favoriser l'activité des micro-organismes.

• Équilibrage des matières : un bon compost nécessite un équilibre entre les déchets riches en azote (matières vertes) et ceux riches en carbone (matières brunes). Cette harmonie assure une décomposition rapide et efficace.

• Aération et hydratation : le compost doit être régulièrement aéré en le retournant pour éviter les mauvaises odeurs et accélérer la décomposition. L'humidité est également importante. En effet, le tas de compost doit rester humide, mais pas détrempé.

• Maturation : après plusieurs mois, les déchets se transforment en un terreau riche et foncé, signe que le compost est prêt à être utilisé. Ce changement indique la fin du processus de compostage.

• Utilisation du compost : le compost mûr peut être utilisé dans les jardins, les potagers ou les bacs à fleurs.

Le compostage obligatoire s'inscrit dans une démarche respectueuse de l'environnement, offrant plusieurs avantages notables tant pour les particuliers que pour la société dans son ensemble. 

Premièrement, le compostage transforme les déchets organiques en un produit utile. Les déchets de cuisine et les déchets verts du jardin, une fois décomposés, deviennent un compost riche qui améliore la qualité du sol. Ce processus naturel aide à revitaliser la terre, favorisant ainsi une croissance saine des plantes sans recourir aux engrais chimiques.

Deuxièmement, l’adoption du compostage permet de réduire les émissions de CO2. En effet, le compostage obligatoire diminue la quantité de biodéchets destinés aux sites d’enfouissement, atténuant par conséquent l'empreinte carbone des ménages.

Troisièmement, cette pratique soutient l'économie circulaire. En valorisant les matières organiques, on crée un cycle vertueux de consommation des ressources, où rien n'est perdu. Les collectivités, en mettant en place le compostage obligatoire, encouragent la production d'un engrais naturel, réduisant ainsi la dépendance vis-à-vis des produits synthétiques et favorisant une agriculture plus durable.

Enfin, le compostage sensibilise à une gestion plus consciente des déchets. Les particuliers apprennent à mieux trier leurs déchets, à comprendre l'impact de leurs choix et à participer activement à la protection de leur environnement. Cette responsabilisation est fondamentale dans la stratégie environnementale actuelle de la France.

Dans le cadre du compostage obligatoire, une attention particulière est requise pour les déchets introduits dans le composteur. En effet, tous les déchets de cuisine ou de jardin ne sont pas adaptés au compostage. Il est, ainsi, important de noter les exclusions suivantes :

• Restes de viande, d’os et de poisson : leur décomposition attire des nuisibles et générer des odeurs indésirables.

• Produits laitiers et restes de repas cuits : similaires aux restes de viande, ils peuvent provoquer des désagréments et perturber l'équilibre du compost.

• Coquillages et fruits de mer : leur temps de décomposition est excessivement long.

• Mégots de cigarettes : ils contiennent des substances toxiques et se décomposent très lentement.

• Litières d’animaux et excréments : risque de contamination par des parasites et maladies.

• Cendres de bois traité ou de charbon : potentiellement toxiques.

• Épluchures de pommes de terre germées : elles peuvent être porteuses de maladies nuisibles au compost.

Dès l'entrée en vigueur du compostage obligatoire, la législation prévoit des sanctions spécifiques pour garantir l'efficacité de cette initiative environnementale. Les particuliers, acteurs clés dans cette transition, doivent adopter de nouvelles routines pour mieux trier leurs déchets, sous peine de sanctions. En effet, le non-respect des consignes de tri des biodéchets et de collecte peut entraîner une amende forfaitaire. Cette amende, fixée à 35 euros, peut s'élever à 75 euros si le délai de paiement est dépassé.

Cette mesure n'est pas destinée à être punitive, mais plutôt à encourager chaque citoyen à prendre part activement à cette transformation écologique. L'année 2024 sera une période de transition et de souplesse, donnant à chacun le temps de s'adapter aux nouvelles normes du compostage obligatoire.

Ainsi, la France s'engage fermement dans une démarche écologique avec le compostage obligatoire, un nouveau pas vers la préservation de notre écosystème et l'optimisation de nos ressources naturelles pour les générations futures.

[1] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000041553759